Des artisans et des artistes de bords de Loire nous permettent pour un temps de larguer les amarres, de quitter le rivage...
Et nous, écoutant tomber la pluie, dans le cocon de la toue cabanée, et l'odeur du goudron, baroudeurs passagers de "Rêve de Gosse", nous embarquons pour ce voyage immobile dans le temps et dans l'espace, dans cet aller-retour entre passé et présent, où, au fil de l'eau ondulante, faisons s'envoler gravelots et barges à queue noire, et transportons des barriques qui assureront l'ambiance.
A tous, et à moi-même, je souhaite "Bon vent !", le cinquième, celui qui nous mènera là où nous n'imaginons même pas !
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L'aube sur la Loire.
Les premières lueurs du soleil levant derrière lui, il se laisse embarquer par le courant.
Fourrageant à la proue, le compagnon de toujours, Antoine, dit "Gueule-en-joie" enroule des longueurs de cordages.
"Gueule-en-joie", oui, parce que , malgré les aléas de la vie, les petites ou les grandes difficultés qu'elle réserve à chacun, il ne se laisse jamais abattre. Et, après quelque moment de désespérance ou de tristesse, la vie reprend le dessus et il trouve toujours un bon mot, une chanson ou une parole de réconfort pour mettre à distance le malheur ou la fatalité.
"Gueule-en-joie", aussi, parce qu'il n'est pas le dernier à apprécier les plaisirs de la table, à partager un coup de rouge, une bonne fricassée d'anguilles ou une simple tartine.
Et jusqu'au nom de cette gabarre, "Le fol espoir", c'est un peu grâce à lui, à sa proposition de compagnonnage pour lancer cette entreprise de transport sur la rivière.
R.M.
